23 Sep 5 Astuces pour Retrouver Facilement les ARÔMES dans le VIN ROUGE
Les arômes. Impossible de les négliger dans le vin, car sans eux il ne serait plus rien, ou presque.
On parle pourtant de l’importance des piliers du vin, acidité, alcool, tanins, etc., qui font tout son équilibre.
Ou des sensations tactiles qu’il nous apporte par son gras, sa légèreté, ses tanins, etc., qui font toute sa texture.
Mais franchement, n’importe quel vin peut être armé de tout ceci, s’il n’a pas d’arômes, il perd tout intérêt ! (et peut-on encore l’appeler “vin” ?)
Sentir des arômes c’est une chose (et c’est déjà bien), mais les reconnaître et les nommer en est une autre.
Tout le monde a déjà été confronté à cette difficulté, rassurez-vous.
Il n’y a rien de plus normal que de “sécher” face à un arôme, et de se creuser la tête pour tenter d’en tirer quelque chose. Parfois même, on le rencontre tous les jours, on le sait, on le connait, mais rien n’y fait.
Même les professionnels les plus entrainés, les œnologues, les cuisiniers, les parfumeurs, ont parfois des difficultés malgré un entrainement régulier.
Donc, pas de panique !
Même si certaines personnes naissent avec un nez impressionnant d’efficacité, tout le monde peut réaliser l’exercice. Soyez-en sûr.
Comme dans toute pratique, il existe des astuces et des outils pour nous y aider.
Dans cet article, je vous en donne cinq qui vous aideront beaucoup dans vos recherches d’arômes.
Que vous soyez débutants ou plus expérimentés, appliquez-les pour mettre toutes les chances de votre côté, avec tous les outils entre vos mains !
Vos souvenirs
Cette expression de la “madeleine de Proust” est utilisée pour évoquer un phénomène bien particulier.
Dans l’un de ses livres, l’écrivain Marcel Proust décrit ce qu’il a ressenti lorsque sa mère lui a offert une tasse de thé accompagnée d’une madeleine.
Il trempe cette dernière dans le thé, la déguste, et se retrouve immédiatement plongé dans le souvenir passé de sa tante, qui lui faisait parfois goûter un peu de madeleine trempée dans son infusion.
Depuis, on utilise cette expression pour décrire les sentiments et les souvenirs que provoquent chez nous un évènement, une sensation, une odeur, etc.
Aussi simple soit l’élément déclencheur, il peut nous emporter très loin dans nos souvenirs, et nous faire revivre des choses très marquées et émotives.
Ces sentiments, encrés dans nos esprits, peuvent être très utiles dans le cas présent.
Le phénomène de la madeleine de Proust est un extraordinaire levier pour la dégustation du vin.
C’est en fait l’un des meilleurs moyens de parvenir à identifier et nommer un arôme particulier.
Quoi de mieux qu’un souvenir bien ancré pour orienter notre esprit dans la bonne direction ?
Lorsque je ne parviens pas à trouver un arôme, et plus encore si je le reconnais (rien de plus énervant !), j’applique immédiatement ce principe.
Je me concentre alors, non pas sur l’arôme en lui même, mais sur ce qu’il provoque en moi, ce qu’il me rappelle. Si cela peut m’aider, je n’hésite pas à fermer les yeux.
Où m’emmène-t-il ? Quand ? Avec qui ? Quels étaient mes sentiments ?
Toutes ces questions me renvoient à une situation bien précise, bien à moi.
Ce sentiment, en plus d’être extrêmement plaisant, me permet le plus souvent…de retrouver l’arôme perdu !
Développer votre connaissance des arômes liés au vin rouge
Dans le vin rouge, il a déjà été identifié plus de mille molécules d’arôme (et toutes n’ont pas été trouvées). C’est leurs assemblages divers et variés qui font toute la richesse arômatique que l’on connait.
Parmi eux, tous ne sont pas aussi présents et marqués.
Certains sont plus fréquents, et surtout plus facilement perceptibles. D’autres, au contraire, ne méritent pas que l’on s’y attarde tellement ils sont faibles ou rares.
Notre nez a ses limites (plus ou moins grandes selon les personnes).
Dans la pratique, vous allez donc rencontrer une palette d’arômes bien plus réduite. On pourrait dire qu’il s’agit des arômes “utiles” à la dégustation (même s’ils jouent tous leur rôle).
Chaque arôme appartient à un groupe d’arômes, à une famille.
Là où cela devient intéressant pour notre détection des arômes, c’est qu’il est bien plus simple d’identifier une famille d’arômes qu’un arôme seul.
Vous avez donc tout intérêt à vous en servir pour vous aider dans votre quête de l’arôme perdu.
Commencez par essayer de trouver à quelle famille il appartient. Ils vous sera ensuite beaucoup plus facile de pousser la recherche jusqu’à l’arôme lui-même.
En agissant dans cet ordre, vous partez large, puis vous réduisez peu à peu la zone de recherche jusqu’au résultat.
Vous pouvez même pousser la technique encore plus loin, en ajoutant plus de hiérarchie. Utilisez des sous-familles.
Petit exemple pour mieux comprendre :
Vous pourriez commencer par identifier la famille d’arôme “fruité”, puis la sous-famille “fruit rouge”, pour enfin arriver à la “framboise”.
C’est un peu comme chercher un bouquin chez le libraire. Vous cherchez d’abord le rayon du genre, puis l’étagère du sous-genre, pour enfin suivre l’ordre alphabétique jusqu’à votre livre.
Avez vous déjà fait une recherche des arômes que l’on peut rencontrer dans le vin ?
Si oui, vous avez sûrement constaté que, quelle que soit la source, ce sont toujours les mêmes qui sont cités. Un livre, internet, où le discours d’un amateur, c’est pareil.
Evidemment, certaines sources ne citent que les principaux, alors que d’autres en donnent une liste énorme. Question de précision.
Mais peu importe, malgré quelques différences, la base reste identique car on parle tous de la même chose : le Vin.
Vous allez pouvoir vous en servir.
Avoir une liste des arômes du vin rouge
Un moyen très simple de parvenir beaucoup plus facilement à retrouver les arômes, est tout simplement d’en avoir une liste sous les yeux !
Comme nous l’avons vu, vous pouvez en trouver à peu près partout.
Dans l’idéal, servez-vous de ce que l’on appelle un “tableau des arômes” ou d’une “roue des arômes”.
Ces deux outils utilisent exactement le même principe, en listant et classant les arômes par famille (celles dont je vous parlais dans le chapitre précédent).
Dans certains cas, on peut même y voir les sous-familles, ou des précisions sur les vins concernés par les arômes. C’est comme pour tout, il en existe des plus ou moins complets, des plus ou moins précis.
Entrainez-vous à identifier les arômes
De l’entrainement oui, mais pas que dans le vin !
De nos jours, nos cultures et nos modes de vie ne sont pas très orientés “nez”.
En général, quand on réagit à une odeur, on le fait par réflexe, spontanément. La tendance est plus à la juger agréable ou désagréable, et de réagir en fonction.
Le premier réflexe n’est donc pas d’identifier l’odeur ou l’arôme, même si on en reconnait toujours certains spontanément.
On ressent plus que l’on ne sent.
Heureusement pour nous, la mémoire olfactive est non seulement très efficace, mais elle peut être éduquée et entrainée.
La mémoire est un muscle qu’il faut entretenir, c’est bien connu. Et bien pour la mémoire olfactive rien ne change.
Pourquoi est-ce que je vous parle d’un entrainement “pas que dans le vin” ?
Tout simplement parce-que si vous vous cantonnez au vin, vous réduisez énormément vos possibilités.
Non pas qu’il y ait trop peu d’arômes, nous l’avons vu. Mais s’il y en a une telle quantité dans le vin, imaginez ce que représente ceux du quotidien !
Ca donne le vertige.
L’important n’est pas seulement de s’entrainer sur les arômes habituels du vin, pour ensuite les reconnaître.
L’important est de pratiquer cette gymnastique de recherche. Elle est trop peu présente dans nos modes de vie, le nez a besoin d’un peu d’entraînement pour devenir un champion.
Il n’y a aucune situation inappropriée à cet exercice.
Dans la rue, chez vous, dans la nature, à la ferme, dans les magasins, en cuisine, etc.
Partout, sentez tout, tout le temps !
Le goudron, la végétation, la pierre mouillée, les odeurs qui émanent d’une boutique, les épices, un objet en bois, votre chat !
Plus votre nez sera entrainé à associer une odeur à une chose, meilleur il sera pour identifier des arômes ensuite.
Cela va beaucoup plus vite que l’on pourrait le penser. Les progrès se voient très rapidement.
Alors n’attendez plus pour devenir un renifleur fou !
Il est tout naturel d’avoir des doutes quand on pense reconnaître un arôme. Des doutes parfois si grands qu’on ne dit rien à voix haute.
Vous connaissez certainement tous le pouvoir de la suggestion.
Si une personne donne un arôme dans une dégustation, plusieurs dégustateurs l’approuveront.
Si un vin blanc est servi avec un colorant rouge, beaucoup seront persuadés d’y sentir du fruit rouge.
Si un grand vin est servi dans une bouteille banale, il sera moins bien noté (dégustation pas à l’aveugle).
C’est normal, c’est humain, et c’est naturel. Notre cerveau est un outil extraordinaire, qui sait aussi nous jouer des tours.
Alors à nous de nous en servir.
L’un des plus grands freins de la dégustation, est le manque de confiance en soi.
Vous connaissez ? Moi aussi, et je pratique encore…
Je ne me rappelle pas le nombre de fois où une (bonne) idée m’a traversé l’esprit, et que je n’ai pas osé la dire. A tors !
Pourquoi alors ne pas se rassurer de temps en temps avec le jugement d’un autre ?
Rejoindre un club de dégustation
C’est un peu le principe appliqué dans les clubs de dégustation. Chacun déguste, note ses remarques dans un coin, puis met en commun avec tout le monde. Il y a discussions, idées, parfois débat
Vous pouvez y confirmer une idée, en proposer une et d’être approuvé (ou non), ou encore en prendre aux autres.
Et pas besoin d’être dans un club de dégustation pour cela.
Cherchez les dégustations déjà réalisées par d’autres. Il peut s’agir de professionnels, ou d’autres personnes qui ont commenté et noté un vin. Le plus souvent, ils donnent ses arômes principaux.
Vous pouvez trouver ce genre d’information sur internet, sur les fiches des vins, sur les forums, etc.
Il existe aussi des applications géniales pour scanner l’étiquette d’un vin et en voir tout de suite la description, les avis, les commentaires.
Bref, quelle que soit votre source, n’hésitez pas à vous inspirer des autres de temps en temps.
Rassurez-vous en les lisant. Approuvez, critiquez, complétez…
Et enfin n’oubliez jamais ceci. Faites vous confiance !!!
Personne n’a le droit de vous contredire si votre nez vous dit que le vin sent la banane.
Chacun a ses propres perceptions, et réagit plus ou moins face à tel ou tel arôme.
Identifiez tout ce que vous pouvez, sans limite. N’ayez pas peur et surtout, ne vous découragez pas.
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