Étrange évolution, des bulles s’invitent dans mon verre…

Étrange évolution, des bulles s’invitent dans mon verre…

J’écris cet article pour vous raconter un cas que j’ai rencontré récemment en buvant mon verre de vin, et qui pourrait bien vous arriver un jour ou l’autre. J’ai été un peu surpris, et j’ai surtout voulu comprendre le pourquoi du comment.

Cape Mentelle, Sauvignon Blanc Semillon, Margaret River, 2014 1Dans le cadre de mon défi, je déguste chaque semaine un vin de France ou d’ailleurs, pour découvrir la région viticole, et vous en faire le retour dans un article. Mon histoire concerne justement l’un de ces vins, celui de l’Australie Occidentale. En cliquant ici, vous pouvez accéder à l’article qui en parle.

Il s’agit d’un Cape Mentelle, Sauvignon Blanc Semillon, Margaret River, 2014.

J’ai donc effectué ma dégustation comme chaque semaine en donnant cette description :

Robe très pâle sur des tons jaune/vert. Au nez, un vin très ouvert aux arômes puissants et délicats à la fois. Des notes d’agrumes (pamplemousse), de fleurs, et de fruits tropicaux comme l’ananas et le fruit de la passion ou le litchi. En bouche, la texture est légèrement crémeuse, avec une fraicheur certaine grâce à sa minéralité et à sa bonne acidité. De l’équilibre, une attaque intéressante, et une longue finale.

Après avoir complété ma fiche de dégustation, j’ai pris soin de reboucher ma bouteille, et de la déposer au frigo où elle m’attendrait gentiment jusqu’au lendemain. J’étais donc très content de la retrouver au diner suivant, sur un bon repas préparé par ma moitié.

Et c’est alors que les surprises ont commencées, dès l’ouverture de la bouteille, quand un “pchit” discret s’est gentiment échappé par le goulot, en dévissant la capsule (et non, pas de bouchon de liège sur cette bouteille). Pourtant, il ne me semblait pas avoir gouté un vin effervescent la veille ! Je rempli donc mon verre, sourcils froncés, curieux de savoir ce qui m’attendait. Sur la robe…rien, pas une bulle. Bulles vin perlant évolutionJe sent, puis je goûte, et mon palais et ma langue me confirment tous les deux la présence d’un peu de gaz carbonique, qui n’était pas là la veille !

Ce jour là, mon vin tranquille (sans bulles), est devenu effervescent comme par magie. Ou plutôt, pour utiliser le vrai terme dans ce cas là, mon vin était devenue “perlant”, c’est à dire pas assez pétillant pour être considéré comme effervescent, mais qui picote tout de même un peu. Le moment des questions est alors arrivé. Pourquoi ? Comment ? Et c’est à l’aide de bon connaisseurs sur des forums de discutions du vin, que plusieurs théories ont été proposées.

J’ai d’abord pensé à une reprise de fermentation en bouteille, qui provoque naturellement de la production de C02, qui reste prisonnier de cette dernière.

La seconde fermentation en bouteille est utilisée volontairement pour la fabrication de certains vins effervescents, comme le Champagne ou d’autres crémants. Mais ici, très peu probable, car le vin était conservé au frigo à une température qui ne favorise vraiment pas ce phénomène (trop froid). En plus, une fermentation, même en bouteille, requiert quelques ingrédients : du sucre résiduel et des levures pour le transformer en alcool. Or, un vin blanc est presque toujours filtré, ce qui élimine les levures, et sulfité, ce qui stoppe toute fermentation (sauf si le dosage en sulfites est trop faible).

Ce sont donc les lois physique des gaz qui ont eu raison de mon vin, et qui ont été retenus pour expliquer le phénomène.

Du gaz carbonique devait déjà être présent dans la bouteille avant sa première ouverture. Ce CO2, présent en très petite quantité, était dissout dans le vin, et donc imperceptible à la première dégustation. Mais c’est justement en ouvrant la bouteille, qu’une variation de pression s’est faite, accentuée par la froideur de mon frigo. Ce qui a provoqué le retour à l’état gazeux de mon CO2, et rendu mon vin perlant.

J’ai mon explication, ouf !!

Si un tel cas vous arrive, il y a de grandes chances que ce soit sur un vin très jeune, ce qui est confirmé dans le cas de mon CAPE MENTELLE Australien, dégusté au bout d’un an seulement. On peut aussi parler d’un vin pas tout à fait “fini”.

C’est un léger défaut, qui n’est pas du tout rédhibitoire, la preuve, mon vin était excellent. Et il est d’autant plus léger, que vous pouvez faire disparaitre tout C02 par un simple “secouage” de la bouteille, et retrouver très facilement votre vin tranquille.

Dans mon cas, et sans le moindre secouage, j’ai retrouvé mon vin “comme neuf”, le surlendemain, à sa troisième ouverture.

Merci d’avoir lu cet article, et merci de laisser vos commentaires !

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