La couleur du vin vous livre des secrets, apprenez à les observer –

 

La robe du vin.

Ce joli nom est celui que l’on utilise dans le vin pour désigner son apparence. Une métaphore plutôt parlante et facile à retenir.

 

Lors de toute dégustation (à part bien-sûr les dégustations à l’aveugle) c’est la première chose que vous devez observer dans le verre. C’est l’examen visuel.

C’est seulement après avoir décortiqué sa robe que vous vous appliquerez à le déshabiller, pour découvrir les plaisirs du nez et de la bouche qui suivent. Quel bel exercice .

 

Si vous vous demandez quelles sont les étapes d’une dégustation, alors mon article “Apprenez les bases de la dégustation en 3 étapes” devrait vous être utile.

 

Ici, nous allons nous concentrer sur une partie de la robe du vin : sa couleur.

Les curieux qui voudront en savoir plus sur les autres éléments de la robe, c’est en PAR ICI !

La couleur apporte déjà beaucoup d’informations utiles sur le vin, en un simple coup d’œil. Alors ne nous en privons pas !

 

 

 

Pour observer correctement la robe, l’idéal est de se trouver à la lumière du jour, ou au moins dans un endroit bien éclairé. Sinon, gare aux informations biaisées !

Penchez votre verre pour amincir le vin, et positionnez-le toujours sur un fond le plus blanc possible.

Vous êtes fins prêts pour observer le “disque” et la “frange”, comme indiqué ci-dessous.

 

 

 

Pour observer la teinte d’un vin, concentrez vous surtout sur la frange. C’est là que le vin y est aminci, et donc que vous verrez le plus justement sa nuance de couleur.

 

Inutile de vous dire que des nuances, il y en a beaucoup, comme pour toute couleur.

Il existe énormément de déclinaisons, et pour le vin, c’est tout pareil.

 

Les deux images ci-dessous vous donnent quelques teintes, parmi les plus rencontrées.

Toutes n’y sont pas, mais si vous prenez le temps d’une recherche rapide, vous verrez que d’autres nuanciers existent, et qu’ils sont plus ou moins fournis.

N’hésitez pas à les utiliser lors de vos dégustations.

 

Vins rouges et vins blancs.

 

 

Vins rosés

 

 

Grâce à cette teinte, vous allez pouvoir obtenir quelques informations utiles.

 

 

L’âge du vin

 

Lorsque le vin prend de l’âge, sa couleur change peu à peu.

C’est sa lente oxydation qui est à l’origine de cette transformation. Elle se produit au contact de la petite bulle d’air présente dans la bouteille, et elle est tout à fait normale.

 

Dans leur jeunesse, les vins rouges ont une teinte très violacée. Les vins blancs, eux, ont une robe plutôt jaune.

Avec le temps, les vins blancs comme les vins rouges ont tendance à brunir, à devenir peu à peu plus cuivrés ou ambrés.

Le même phénomène se produit avec les rosés.

 

 

 

 

Pour le constater, amusez-vous à comparer la robe d’un même vin sous plusieurs millésimes (on appelle cela une dégustation verticale). Vous verrez alors que ces transformations peuvent être impressionnantes.

 

Grâce à ce phénomène, il est possible de faire une estimation de l’âge du vin.

Par manque d’habitude il est normal de se tromper au début. Mais plus vous estimerez les millésimes des vins avec leur couleur, plus vous serez précis. Promis .

Alors à vos estimations !

 

 

Le cépage

 

Le cépage est la variété du pied de vigne.

Comme pour toute plante, chaque variété a ses caractéristiques propres, comme par exemple la couleur de ses fruits.

Pour les cépages, il y a donc tout naturellement des nuances de couleur qui se retrouvent dans le vin. La teinte varie d’un cépage à l’autre.

 

Là encore, pas de secrets, c’est l’habitude qui vous permettra de les repérer.

 

Dans certains cas, les nuances apportées par le cépage peuvent même fausser légèrement nos estimations de millésimes grâce à la couleur.

Mais rassurez-vous, la plupart du temps, vous ne vous laisserez pas abuser .

 

 

 

Cette fois, pour observer l’intensité de la couleur, le mieux est de se concentrer sur le disque du vin.

 

Essayez d’évaluer la “puissance” de la couleur.

Est-elle plutôt claire, pale ? Plutôt sombre, intense ?

Cette intensité que vous observez peut aussi vous apporter quelques précisions sur le vin.

 

 

L’âge du vin

 

Et oui, encore !

La teinte reste la caractéristique qui donne la plus grande précision sur l’âge d’un vin. Mais sachez que l’intensité évolue elle aussi avec le temps.

Par contre, elle se manifeste de façon opposée pour les vins rouges et les vins blancs !

 

Le vin rouge contient des tanins, et des pigments colorants.

Avec le temps, ces deux éléments se combinent et se précipitent petit à petit au fond de la bouteille. Sur un vieux vin, on peut facilement observer ce dépôt pâteux au fond de la bouteille.

En vieillissant, le vin rouge a donc tendance à perdre progressivement de sa couleur.

 

 

 

Par contre, pour les blancs, c’est l’inverse qui se produit.

Leur oxydation progressive, en plus de faire varier sa teinte, la colore et la rend plus foncée.

 

 

 

 

Les techniques de production

 

S’il n’y avait que le temps pour faire varier l’intensité de la robe d’un vin, ce serait trop simple .

Les choix du producteur dans la vigne et dans le chai peuvent aussi jouer ce rôle.

Je vous en donne quelques exemples.

 

1-

Les rendements pratiqués dans la vigne peuvent changer d’un producteur à l’autre. C’est à dire qu’il peut y avoir une quantité différente de grappes de raisins pour une même surface plantée (cliquez ici pour voir mon article sur les rendements).

Et comme les grappes sur un pied se partagent les colorants de toute la plante, moins elles sont nombreuses, plus elles contiennent de pigments colorants. Logique !

 

Résultat, plus le rendement pratiqué est faible, plus la couleur du vin est intense !

 

 

 

2-

La maturité du raisin.

Selon le vin à produire, le raisin peut être vendangé plus ou moins tard, pour obtenir des baies plus ou moins mures. Et là encore, la robe du vin s’en ressent.

Plus une grappe de raisin est mure, plus elle laisse au vin une couleur intense.

 

 

 

3-

L’extraction de la couleur.

La couleur du vin rouge est obtenue lors de sa vinification, en laissant le jus en contact avec les peaux des raisins.

Chaque producteur peut choisir d’extraire plus ou moins de couleur (et de tanins) en jouant sur la durée de ce contact.

La suite est toute logique : plus le producteur extrait de matière (plus longtemps il garde le contact), plus le jus se colore !

 

 

 

4-

La couleur des vins rosés.

Pour extraire le jus de raisin et en faire un rosé, deux techniques existent : le pressurage, et la saignée.

Dans les deux cas, le contact avec les peaux ne dure pas longtemps, et extrait peu de couleur.

Mais la technique de la saignée a pour effet de bien plus colorer le moût (le jus) que le pressurage.

Si vous êtes face à un rosé plutôt pâle, alors sa couleur vous indique qu’il a été réalisé selon la méthode de pressurage. Si elle est soutenue, c’est que c’est un rosé de saignée.

Tout simplement !

 

5-

Le passage en barriques.

Je vous donne cet exemple pour indication.

Même si le passage en barriques provoque une légère augmentation de l’intensité de la couleur, elle est si faible qu’il n’est pas intéressant de s’y attarder.

 

 

Le cépage

 

Je vous disais tout à l’heure que la teinte variait en fonction du cépage.

Et bien c’est exactement pareil pour l’intensité, car selon la variété de la vigne, le raisin a une peau plus ou moins épaisse (peau qui contient la couleur).

 

Et en général, plus il y a de peau, moins il y a de jus. C’est le rapport peau/jus d’une baie de raisins.

Plus la peau est présente, plus la couleur est intense !

 

 

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