23 Sep limpidité, brillance, larmes. Comment décryptez les informations.
Nous avons déjà vu ensemble les 3 étapes de la dégustation, dans un premier article qui vous donnait les bases. (vous pouvez consulter l’article en cliquant ici).Toute dégustation commence donc par un examen visuel, première étape qui vous donne déjà beaucoup d’informations, avant même d’avoir senti ou goûté le vin. Je vous avais aussi détaillé une première partie de ce que vous pouvez observer dans cet examen visuel : la couleur. (vous pouvez consulter l’article en cliquant ici).
Je vais donc maintenant vous parler d’autres caractéristiques à observer sur la robe du vin : la limpidité, la brillance, et les larmes.
Vous verrez que grâce à cette simple observation, vous pouvez en apprendre beaucoup sur le vin dégusté, grâce aux informations qu’elle vous apporte, et que je vous donne ici.
Pour rappel, pour observer la robe d’un vin,penchez légèrement votre verre, puis regardez sur fond neutre (blanc) et dans un lieu bien éclairé.Vous pouvez observer le “disque” et la “frange”.
Pour observer la limpidité, décomposez en deux phases, la vue plongeante, pour observer le disque, puis la vue latérale, pour regarder au travers du liquide, si possible dans un rayon de lumière.
Vous devez alors vous concentrer sur toutes les particules, visibles ou invisibles, présentes dans le vin sous différentes formes.
Les particules en suspension
Vous verrez que, suivant les vins, certains seront chargés de particules en suspension, plus ou moins grosses et visibles, et d’autres seront parfaitement limpides.
Le vin est parfaitement limpide :
Aucune particule ne vient perturber la belle robe de votre vin. C’est le cas le plus fréquent, et aussi le plus recherché en général, car c’est très bon signe !
Il s’agit d’un vin bien vinifié, qui manifestement ne comporte pas de défaut, ni de maladie. C’est un signe de qualité.
Retenez qu’il ne devrait jamais en être autrement pour les vins blancs et rosés (pour les rouges, ça peu varier, voir ci-dessous).
Le vin comporte quelques particules en suspension,
il est à peine troublé :
Comme dit précédemment, pour les vins blancs et rosés, ce sera le signe d’une mauvaise vinification, il vous faudra vous méfier de ce vin.
Par contre, et de plus en plus de nos jours, le collage ou le filtrage ne sont pas utilisés lors de la vinification des rouges. Ces opérations consistent à retirer les plus grosses particules en suspension, soit avec un filtre (filtrage bien sûr), soit en ajoutant une “colle” (collage, et oui) à base de protéines (comme le blanc d’œuf, la caséine, etc.). Cette colle va accrocher la plupart des particules, et les faire tomber au fond de la cuve, le vin devient alors limpide. Dans le cas d’un vin rouge, nous ne sommes donc pas en présence d’un défaut. Tout va bien !
Pourquoi filtrer ou coller un rouge, pourquoi ne pas le faire ?
Vous vous en doutiez, c’est un choix du vinificateur. Dans le cas d’un vin filtré ou collé, ce dernier cherchera l’esthétique, la beauté de son vin, car il souhaite séduire le consommateur pour qui cela reste plus agréable pour les yeux, et dans la bouche. Dans l’autre cas, le vinificateur préfèrera laisser vivre ces petites particules dans son vin, car elles en font partie intégrante, et que, sans elles, il ne serait pas le même. Une partie de la texture et des arômes en viennent directement… Souvent, l’étiquette indique ce choix en toutes lettres.
Le vin est trouble, certaines particules ne se déposent pas au fond :
Cette fois-ci vous êtes bien en face d’un défaut, et plus précisément, d’un défaut microbiologique, qui peut être dû à plusieurs facteurs (mauvaise fermentation, attaque bactérienne…). Il peut s’agir de particules visibles, qui souvent se retrouvent au fond du verre, ou de particules si petites qu’elles ne le sont pas, mais troublent franchement le vin.
Vous ne risqueriez vraiment pas grand chose en buvant ce vin, à part peut-être une belle grimace de dégout !
Le dépôt
Pour observer le dépôt au fond du verre, vous pouvez l’incliner, ou non, cela dépend de vous.
Le dépôt au fond du verre n’est pas une mauvaise chose, ce n’est qu’un signe d’évolution.
Il s’agit en général de quelques particules instables qui se sont déposées au fond du verre. Dans certains cas ce sont de petit cristaux de tartre qui se sont solidifiés (pour les vins blancs), et dans d’autres cas, les tannins et les particules colorantes se sont associées et précipitent au fond également (pour les vins rouges).
Ce n’est pas toujours agréable sous la dent, mais le goût n’en sera absolument pas changé !
Pour observer la brillance, vous devez vous concentrer sur le disque, et observer les reflets qu’il apporte. Vous pouvez vous positionner juste au dessus du verre si vous le souhaitez.
Avec la brillance, vous n’obtiendrez pas plus d’information que ce que vous avez déjà obtenu en observant la limpidité. Elle va en fait confirmer cette dernière.
Regarder comment réagit le disque du vin aux reflets. Est-il terne ? Eclatant ? Dans le premier cas vous serez certainement en face d’un défaut microbiologique, comme précédemment, sinon, tout va bien !
Les deux termes sont utilisés, larmes ou jambes, et veulent dire la même chose.
Pour observer les larmes du vin, faite le un peu tourner dans le verre, lentement, et regarder le comportement du liquide sur les parois.
Bien souvent, lorsque vous regardez le liquide retomber sur les parois du verre, des jambes ou larmes se forment, plus ou moins fluides, épaisses, rapides.
Leur comportement est un indice sur les taux d’alcool et/ou de sucre dans votre vin.
Plus les larmes sont épaisses, grasses, et lentes à descendre, plus vous êtes face à un vin fort en alcool et/ou en sucre. Par exemple, un blanc liquoreux aura cette caractéristique. Au contraire, si elles sont plus fines, fluides, et rapides à descendre (voire parfois inexistantes), c’est qu’il s’agit d’un vin avec peu d’alcool et/ou de sucre, comme un rouge léger par exemple.
Pour cet examen, plus que pour tout autre, attention à la propreté du verre ! Car si il est un peu gras, les larmes seront retenues et donc plus nombreuses, et si vous avez laissé des traces savonneuses, elles glisseront bien plus vite !
Autre chose. Ce n’est pas parce-que vous devinez qu’un vin est plutôt alcooleux, que cet alcool sera forcément fort en bouche. D’autre composants peuvent très bien équilibrer ceci (acidité, tannins, etc.).
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