24 Sep Région viticole de la semaine – BOURGOGNE (Pommard)
Me voici arrivé à la quarante-neuvième semaine de mon défi (découvrir, en 52 semaines, 52 vins typiques de régions viticoles du monde), partons donc à la découverte de la région viticole de la semaine.
En route pour la Bourgogne. J’ai déjà eu l’occasion de découvrir les vins rouges du Beaujolais et de Nuits-St-Georges, ainsi que les vins blancs de Chablis et de Saint Romain.
Je souhaite à présent me rapprocher de Pommard pour cette nouvelle découverte que je partage avec vous !
Mon choix de vin pour représenter la Bourgogne
C’est un vin Rouge qui représentera fièrement la région d’aujourd’hui. Il est issu de l’appellation de Pommard, située dans la côte de Beaune, réputée pour ses vins rouges.
Parfait donc pour représenter ce lieu et sa typicité.
Bienvenue à Olivier Cyrot-Buthiau, Pommard, 2013.
Son millésime est de 2013, il sera donc dégusté dans sa troisième année.
Il s’agit d’un vin mono-cépage, avec 100% de Pinot Noir.
Mon descriptif
Ce vin est très agréable, tant par sa structure ample et gouleyante que par ses arômes. Voici le descriptif que j’en ai fait, à l’aide de ma fiche de dégustation.
Robe cerise, limpide, d’intensité moyenne. Le nez est frais et agréable, d’abord sur les fruits rouges, la noix, puis les épices. En bouche, beaucoup de fraicheur accompagne des tanins tendres sur une structure ample. Des notes de cacao et de fumé, légèrement mentholés, et de fleurs séchées, accompagnent avec subtilité les arômes du nez.
Voici la fiche de dégustation que j’ai remplie :
Le descriptif des pros
Après avoir objectivement fait ma description de ce Saint Romain, j’ai voulu savoir quel était celui donné par les “pros”, ou du moins les descriptifs que l’on pourrait trouver sur internet.
En voici un :
Dense et complexe, avec un bouquet très expressif sur les fruits rouges bien mûrs. L’attaque puissante et vive laisse ensuite place à une finale fruitée et persistante. Vous apprécierez particulièrement ce Pommard avec des viandes rouges et des viandes en sauce.
Terroir et fonctionnement
La Bourgogne a un climat continental.
Il y fait frais, quoi qu’un peu plus doux vers le Sud. Les étés restent assez chauds, et les hivers rudes.
Mais le climat de la région est très variable d’une année sur l’autre, rendant l’effet millésime très important.
Les étés trop chauds sont craints par les viticulteurs, tout comme ceux qui sont plus froids et humides.
Mais ce qu’ils redoutent le plus sont les gelées printanières, qui peuvent provoquer beaucoup de dégâts dans la vigne. Et ce n’est pas tout, car la grêle peut aussi faire des ravages en été.
Bref, d’une année sur l’autre, les conditions n’ont souvent rien à voir.
Les sols de Bourgogne sont essentiellement composés de calcaire et d’argile (le Beaujolais reste plus granitique).
Cependant, il est un peu difficile de généraliser, car la particularité de chaque terroir est très marquée, qu’il s’agisse du sol ou du climat.
La grande particularité de la Bourgogne, c’est la présence d’une multitude de parcelles viticoles (que les bourguignons appellent “climats”).
Le paysage est bien plus fragmenté que dans le Bordelais. Les propriétés sont rarement étendues, et comptent peu de Châteaux, mais plutôt des Domaines et des Clos.
C’est le lieu des petits propriétaires, parfois très nombreux pour un même vignoble.
Ce sont donc les négociants les principaux exploitants des parcelles viticoles. Leur rôle est d’acheter le raisin à différents propriétaires ou vignerons, puis de gérer la vinification jusqu’à la mise en bouteille (en leur nom propre).
Plus rarement (mais de plus en plus souvent), certains vignerons vinifient leurs propres raisins.
Ici, le terroir est largement mis à l’honneur. Le découpage en appellations y est indispensable pour hiérarchiser correctement les vins.
Comme toujours, plus la zone définie est petite et spécifique, plus la qualité de son terroir est importante.
Le découpage Bourguignon est le suivant : la région (Bourgogne), le district (ex : Côte de Beaune-Villages), le village ou la commune (ex : Pommard), puis le Premier cru, et le Grand cru (toujours des vignobles individuels).
Les cépages
Les cépages les plus utilisés en Bourgogne sont les suivants :
- Blancs : Chardonnay, Aligoté
- Rouges : Pinot Noir, Gamay
La grande majorité des vins rouges et blancs sont issus exclusivement de Pinot Noir et de Chardonnay, respectivement.
Les zones et leurs types de vins
Cliquez ici pour voir la carte des vignobles
Pour simplifier la mosaïque d’appellations, on peut découper la Bourgogne en six sous-zones principales (du Nord au Sud) :
- Chablis :
Cette zone isolée et proche de Paris contient quatre appellations.
Elle est le lieu de vins blancs d’exception, réputés dans le monde entier. Tellement réputés, que certains producteurs outre-atlantique n’ont pas hésité à utiliser son nom pour vendre leurs produits, qui n’ont rien à voir avec les originaux. Méfiance ! Faits à 100% de Chardonnay, ils vieillissent traditionnellement en fûts (mais pas toujours). Ils sont fruités, très secs, avec une bonne acidité, en particulier dans leur jeunesse.
Les premiers et grands crus atteignent leur apogée au bout de 5 à 10 ans.
- Côte de Nuits (Nord de la Côte d’Or) :
C’est d’ici que proviennent les plus grands vins rouges de Bourgogne.Très peu de blancs y sont produits, bien que quelques noms comme le Musigny en produisent de superbes. Les rouges ont une robe assez claire (comparés aux Bordeaux), car le Pinot Noir seul est utilisé, et procure moins de couleur que le Merlot par exemple.
On peut y trouver des arômes de baies, de cerises, de bois, ou encore de terre et de champignons. Des vins équilibrés au taux d’alcool moyen à fort, à consommer de préférence dans les 10 ans.
- Côte de Beaune (Sud de la Côte d’Or) :
Cette autre partie de la Côte d’Or est plus spécialisée dans les vins blancs, qui en font sa réputation.Le plus souvent issus de Chardonnay, ils font partis des plus complexes de Bourgogne, et sont d’une grande longévité pour la région.
Le prix s’en ressent, bien évidemment. Mais les rouges y sont aussi largement représentés, en particulier à Pommard et Volnay, où l’on produit exclusivement cette couleur. Ils sont d’ailleurs très réputés.
- Côte Chalonnaise :
Les vins de cette zone sont qualitativement plus modestes que dans les autres, mais aussi plus abordables. Dans l’ensemble il y a peu de vignobles réputés, mais il existe malgré tout quelques premiers crus, et des vins rouges, blancs, et crémants, qui restent très corrects.
En plus du Pinot Noir et du Chardonnay toujours largement utilisés, il arrive que le Gamay s’invite dans les rouges, et l’Aligoté dans les blancs. Les blancs gardent le style de ceux produits plus au Nord, et sont à consommer après 2 à 4 ans. Les rouges sont très variables d’un producteur à l’autre, et doivent être bus après 4 à 6 ans. Le rapport qualité/prix de cette région reste excellent.
- Macônnais :
Le climat est plus doux ici que dans les autres régions. Même si les vins produits dans le Macônnais sont rouges et blancs, les rouges légers et fruités restent moins connus car ils pâtissent de la grande réputation des Beaujolais, leurs voisins. Les blancs 100% Chardonnay de cette zone sont très intéressants par leur prix. Ils sont généralement légers et vifs, voir nerveux, ce qui leur procure une grande fraîcheur. Ils sont à consommer jeunes (dans les 3 ans).
C’est au Sud que les plus réputés se trouvent, comme le Pouilly-Fuissé et le Saint-Véran.
- Beaujolais :
Certains compteront ce district dans la Bourgogne, et d’autres non, même si légalement il y est rattaché. Ceci est dû à la singularité de leurs vins, très différents des autres Bourgognes. J’ai donc consacré un article spécialement au Beaujolais, ici.
Cette quarante-neuvième semaine de dégustation m’a permis, une fois de plus, de découvrir une région viticole et ses typicités, et d’en comprendre les grandes lignes.
Le climat et les cépages de la Bourgogne la rendent singulière.
L’effet millésime est fort, les températures sont fraîches, et le Pinot Noir reste délicat à travailler, tant il est difficile d’en extraire les éléments souhaités. Le travail des producteurs est donc complexe, et nécessite une certaine rigueur.
Une qualité toujours plus haute. Voilà le mot d’ordre de cette région viticole, qui traite avec soin sa vigne et sa vinification pour atteindre ce but.
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