Région viticole de la semaine – JURA (Château-Chalon)

Région viticole de la semaine – JURA (Château-Chalon)

 

Me voici arrivé à la vingt-cinquième semaine de mon défi (découvrir, en 52 semaines, 52 vins typiques de régions viticoles du monde), partons donc à la découverte de la région viticole de la semaine.

En route pour le Jura, cette zone montagneuse aux spécialités nombreuses, et lieux de production de vins très caractéristiques.

Partons à sa découverte dès maintenant, ensemble Sourire !

 

 

Mon choix de vin pour représenter le Jura

 

C’est un vin Jaune qui représente fièrement la région de cette semaine, et il m’est impossible d’évoquer le Jura sans en déguster la plus grande spécialité. Il est issu de l’AOC (Appellation d’Origine Contrôlée) Château-Chalon, la plus réputée pour ce type de vin. Parfait donc pour représenter la région et sa typicité.

 

Bienvenue à Vin jaune, Marcel Cabelier, Château-Chalon, 2008.

 

Vin jaune, Marcel Cabelier, Château Chalon, 2008_1Vin jaune, Marcel Cabelier, Château Chalon, 2008_2

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Son millésime est de 2008, il est tout à fait possible de le consommer dès maintenant ou bien après une longue garde. Conformément à la tradition, il a vieilli en fût pendant 6 ans (et 3 mois).
Il s’agit d’un mono-cépage à 100% de Savagnin.

 

 

Mon descriptif

 

Voici le descriptif que j’en ai fait à l’aide de ma fiche de dégustation :

La robe est éclatante et limpide, avec des reflets dorés. Le nez est expressif et rustique, avec une large palette aromatique, notamment la traditionnelle noix, la noisette, la pomme, l’orange confite, le tabac et la fougère. En bouche, le côté épicé ressort, accompagné de notes lactées. Le vin semble demander beaucoup d’aération pour pouvoir s’exprimer sans défauts. Une bonne finale sur les fruits secs.

 

Voici la fiche de dégustation que j’ai remplie :

Fiche dégustation Marcel Cavelier, Château-Chalon, Jura, 2008

Le descriptif des pros

 

Après avoir objectivement fait ma description de ce Château-Chalon, j’ai voulu savoir quel était celui donné par les “pros”, ou du moins les descriptifs que l’on pourrait trouver sur internet.

En voici un :

Robe : Unique dorée, voir ambrée, aux merveilleux reflets or . Nez : Arômes oxydatifs de noix et de noisettes qui se font sentir en premier, suivi de notes merveilleuses de froment, de curry, de tabac, de pomme et d’amandes. Bouche : Dense et vif, c’est un vin très sec, l’équilibre est pour autant remarquable. Finale : Sur des notes incroyables de cannelles, muscade et noix.

Le terroir

 

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Le Jura est dans un environnement montagneux, ce qui a pour effet de l’isoler du reste. Son climat est continental, avec des hivers très (très) froids, et des étés qui restent chauds et ensoleillés. Les automnes sont par contre assez longs, et les pluies ne sont pas rares dans la région.

Côté sols, se sont l’argile et le calcaire qui dominent sous les vignobles. Le décor est composé de nombreux et vagues pâturages, entrecoupés de montagnes rocailleuses.

 

 

Le fonctionnement

 

Techniques-viticoles-vinicoles_thumb[2]

 

 

De manière générale, la viniculture Jurassienne suit les techniques habituelles du reste de la France. L’exception vient de leur élevage particulier, qui utilise l’oxydation pour amener le vin à produire des arômes spécifiques.

Le Vin Jaune, cette spécialité très célèbre du Jura, utilise justement cette technique. Après une fermentation classique qui amène à un degré d’alcool de 12°C à 13°C, le vin est placé en fûts de 228 L pendant une longue période de 6 ans. Contrairement à d’habitude, les Jurassiens ne pratiquent pas le ouillage, cette technique qui consiste à remettre le fût à niveau régulièrement pour compenser l’évaporation du vin (la part des anges), et donc éviter son oxydation.

L’oxydation a donc lieu dans le fût, faisant apparaitre un léger voile de levures (appelé flor) sur la surface du vin, qui le protège en partie. Les variations de température durant les saisons participent avec la flor à l’obtention des arômes d’oxydation recherchés.

L’évaporation n’étant pas compensée, la perte est grande au fil des ans. Vous remarquerez que la contenance des bouteilles de vin jaune (Clavelin), est de 62 cl, et non de 75 cl comme à l’habitude. Cette quantité n’est pas un hasard, car elle représente ce qu’il reste du vin après évaporation pendant 6 ans, pour un volume de départ de 1 litre !

Le Vin de Paille est une autre tradition de la région. Il est réalisé à partir de raisins sûr-muris, qui sont laissés à sécher sur un tapis de paille (ou bois) pendant plusieurs mois. Une fois les baies très concentrées en sucre, elles sont pressurées pour la vinification d’un liquoreux très sucré.

 

 

Les cépages

 

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Les cépages principalement utilisés dans le Jura sont les suivants :

Blancs : Chardonnay, Savagnin.

Rouges : Trousseau, Poulsard, Pinot Noir.

 

 

Les zones et leurs types de vins

 

Zone viticole Chateau Chalon Jura

Cliquez ici pour voir la carte des vignobles

Le Jura, région viticole de faible étendue, est composé de 4 appellations au total. La plus vaste est celle des Côtes du Jura, qui englobe tout le vignoble, puis viennent les trois autres plus spécifiques, Château-Chalon, Etoile, et Arbois.

Côtes du Jura :
Les vins produits dans cette appellation sont blancs pour la plupart. Quelques rouges sont malgré tout produits. On y trouve aussi bien des assemblages que des mono-cépages.

Château-Chalon :
C’est le nom à retenir si vous cherchez un Vin Jaune de qualité. Sur sa terre granitique, l’appellation est très drastique et contraignante pour les producteurs. Ces derniers sont en accord permanent pour maintenir cette haute qualité, allant même jusqu’à déclasser leurs vins en appellation inférieure (Côtes du Jura) lors des mauvais millésimes ! Ce qui est tout à leur honneur.

Etoile :
Pour l’anecdote, le nom de cette appellation vient de la nature de son sol, qui contient de nombreuses étoiles de mer fossilisées. Les vins qui y sont produits sont soit Jaunes, soit blancs. Les blancs, de par leur vinification oxydative, s’approchent un peu des jaunes en terme d’arômes, ce qui peut sembler être de la mauvaise oxydation au départ (il n’en est rien). Ils sont vifs et au fruité intense.

Arbois :
Toutes les couleurs sont produites dans cette zone qui reste avant tout celle des rouges du Jura. Ils ont une couleur très pâle, et paradoxalement les rosés sont au contraire particulièrement foncés, car ils sont laissés longtemps en contact avec les peaux de raisin. Cette appellation est l’une des toutes premières à avoir été créées en France.

Pour toutes ces appellations, le Vin Jaune reste le produit qui marque la spécificité du Jura. Il développe de forts arômes de noix, se conserve très longtemps, et reste très cher à cause de son faible rendement, et sa vinification contraignante. Les vins mousseux, réalisés selon la méthode traditionnelle, les vins de paille, et le Macvin, équivalents au pineau des Charentes, font également partie du décor. Ils sont autorisés dans toutes les appellations, sauf Château-Chalon.

 

Cette vingt-cinquième semaine de dégustation m’a permis, une fois de plus, de découvrir une région viticole et ses typicités, et d’en comprendre les grandes lignes.

Le Jura est connu pour ces spécialités très appréciées. Le caractère des arômes d’oxydation est un peu leur signature, même s’ils sont représentés dans toutes les couleurs. Selon le type de vin et le producteur, la vinification se fait en fûts, cuves en ciment, ou grands foudres.

Ce lieu de traditions et de spécialités a de beaux jours devant lui, et je prendrai plaisir à découvrir d’autres couleurs de leurs vins lors d’une prochaine dégustation.

Merci à vous d’avoir lu cet article et de cliquer sur “j’aime” s’il vous a plu Sourire !

 

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